Le Syndicat du Pneu a vu le jour au début du XXe siècle, à une époque où l’industrie automobile et les transports motorisés étaient en pleine expansion. Fondé en 1929, le syndicat est né de la volonté des fabricants, distributeurs et techniciens spécialisés dans les pneumatiques de s’unir pour faire face aux défis croissants d’un secteur en rapide évolution.
Les débuts : Une union face aux défis
À ses débuts, l’organisation regroupait une poignée d’entrepreneurs visionnaires qui comprenaient l’importance de standardiser les pratiques, de garantir la qualité des produits et d’assurer la sécurité des automobilistes. L’arrivée de l’automobile avait engendré une demande exponentielle en pneumatiques, et avec elle, des préoccupations liées à la durabilité, aux coûts et à la sécurité routière.
Le syndicat s’est rapidement engagé dans des actions de lobbying auprès des gouvernements pour la mise en place de normes réglementaires sur les pneumatiques. Ces efforts ont conduit à l’adoption des premiers standards de réparation.
Expansion et influence croissante (1929-1950)
Entre les années 1920 et 1950, le syndicat a connu une expansion significative. Il a élargi son champ d’action pour inclure les rechapeurs, équipementiers, distributeurs et les ateliers de réparation. Cette période a été marquée par l’essor des réseaux routiers et l’augmentation du parc automobile. Le syndicat a joué un rôle central dans la formation des techniciens, en créant les premiers diplômes pour garantir l’expertise dans le montage, l’entretien et la réparation des pneus.
Parallèlement, le SPP a intensifié ses efforts en collaborant avec des fabricants pour innover dans les matériaux et les conceptions. Les pneus radiaux, par exemple, ont vu le jour grâce à ces efforts, révolutionnant l’industrie en termes de durabilité et de performance.
Modernisation et défis contemporains (1960-2000)
Dans les années 1950, le syndicat prend le nom de CNCPIR (Chambre nationale du Commerce de Pneumatique et des Industries du Rechapage). A la fin des années 70, il doit faire face à de nouveaux défis : la mondialisation balbutiante, la concentration des acteurs et la naissance des réseaux de distribution et des centrales d’achat. Le premier réseau de distribution de spécialistes pneu est d’ailleurs créé en son sein. Plusieurs administrateurs décident de donner naissance au premier groupement d’achat de pneumatiques.
Devenu « Les Professionnels du Pneu », il joue un rôle actif dans la promotion du rechapage et collabore à crèer BIPAVER, une organisation europèenne de défense des industries du rechapage. Il en assurera la première présidence. Les grossistes rejoignent le syndicat.
Durant les années 1990, il lance des campagnes de sensibilisation auprès du grand public sur l’importance de l’entretien des pneumatiques pour la prévention routière, publie les premiers livres blancs du pneumatique et crèe la certification Qualicert pour le pneumatique.
Le syndicat aujourd’hui
Au XXIe siècle, le Syndicat des Professionnels du Pneu puis le Syndicat du pneu continue d’être un pilier de la filière. Les manufacturiers crèent l’éco-organisme Aliapur en 2002 et organise la filière REP Pneumatique dès 2004.
Le nombre de ses adhérents, des grands réseaux aux petits ateliers indépendants, est muliplié par 3 entre 2010 et 2020. En 2017, il accueille les premiers sites de ventes en ligne de pneumatiques.
Il crèe le panel GfK en 2011 qui permet de mesurer les ventes de pneus sur le marché français. En 2012, il engage les réseaux dans une grande analyse des perspectives conjoncturelles et structurelles de la distribution de pneumatiques avec le BIPE avec lequel il collaborera plusieurs années. En 2017, il fonde une alliance de syndicats de spécialistes au sein de la branche des services de l’automobile qui lui permet d’être reconnu représentatif par le Ministère du travail.
Durant la crise sanitaire, il oeuvre pour que ses centres soient reconnus « indispensables » … et restent ouverts durant les confinements. Sa plateforme d’information aux adhérents (mySPP) enregistre des pics de connexion : plus d’1 million sur le premier semestre 2020.
En 2021, les efforts de la filière sont récompensés avec la promulgation de la Loi montagne dont le syndicat suit et analyse la mise en oeuvre chaque année avec la Direction de la Sécurité Routière.
Le syndicat s’engage dans des initiatives tournées vers l’avenir telles que l’intégration des technologies numériques dans l’entretien des pneus et le développement de solutions durables pour réduire l’empreinte carbone. Il organise 2 évènements chaque année : les rencontres Pneu&innovation qui réunissent l’ensemble de la filière. En 2022, il lance avec le journal ZE PROS les ZE AWARDS du pneumatique qui récompense les meilleurs projets de l’année.
Grâce à son histoire riche et à son engagement constant, le syndicat reste un acteur incontournable du secteur, guidant les professionnels à travers les évolutions technologiques, économiques et environnementales.