Article | 20 Sep, 2023

La loi Montagne fait consensus

Chaque année depuis 4 ans, le Syndicat du pneu confie au Gipa le soin d’interroger un panel de 2.500 conducteurs en charge de l’entretien de leur véhicule pour mieux appréhender les évolutions des comportements routiers en hiver ainsi que le niveau de compréhension et d’adhésion à cette réglementation.
Pour rappel, la loi Montagne impose aux automobilistes de circuler avec des véhicules munis d’équipements adaptés à la conduite en période hivernale dans certaines communes de massifs montagneux (Alpes, Corse, Massif central, massif jurassien, Pyrénées, massif vosgien). Sur 48 initialement prévus, 34 sont finalement concernés. Cette obligation sera effective pour la 3ème année du 1er novembre 2023 au 31 mars 2024.

La conduite en hiver, du petit tracas à la prise de risque assumée

Une large majorité des conducteurs (6 sur 10) ont récemment subi un désagrément à cause des conditions climatiques difficiles. Dans la plupart des cas, ils ont dû reporter leur déplacement (45% des interrogés) ou choisir un autre moyen de transport (22%).
Les chutes de neige ou le verglas ne pénalisent pas que les habitants des zones de montagne :

36% des résidents d’Île-de-France se sont récemment retrouvés bloqués sur la route à cause des intempéries hivernales.

En moyenne, 2 conducteurs sur 10 en ont déjà fait la désagréable expérience.
Plus grave, 14% des interrogés déclarent avoir perdu le contrôle de leur véhicule. La proportion grimpe à 1 conducteur sur 3 parmi ceux circulant fréquemment en zone de montagne, majoritairement des jeunes (18 à 24 ans), à bord de véhicules plutôt anciens.
Malgré tout, 91% des automobilistes interrogés se déclarent pleinement conscients des risques encourus à rouler avec des pneus mal adaptés à la météo. Mais, ils ne sont plus que 64% a estimer utile de chausser des pneus hiver ou 4 saisons en hiver. Parmi eux, 28% seulement sont passés à l’acte et 19% prévoient de le faire. À l’inverse, 43% n’envisagent pas de modifier leurs habitudes.

Une loi bien comprise et largement plébiscitée

La loi montagne recueille l’adhésion de 90% des interrogés. Le nombre de convaincus augmente même d’année en année : 9 points gagnés en 4 ans. Les moins réticents étant … les habitants de l’agglomération parisienne avec 96% d’opinions favorables, 6 points de plus que la moyenne nationale.
En phase, 8 conducteurs sur 10 estiment que la loi Montagne contribuera à réduire les accidents et à limiter les blocages sur les routes. 32% considèrent qu’elle représente malgré tout un coût supplémentaire à payer pour le conducteur.

L’information a circulé, malgré quelques zones d’ombre

Il y a 4 ans, seuls 27% des automobilistes questionnés avaient entendu parler de la Loi Montagne. En 2023, 80% savent en quoi elle consiste et 3 sur 4 positionnent avec précision le début et la fin de la période d’obligation.

Plus aléatoire est la délimitation des zones géographiques où la loi s’applique. Les décisions administratives et les délimitations de zones demeurent impénétrables pour bon nombre d’automobilistes. 20% des interrogés pensent que l’ensemble du territoire français est concerné. 32% penchent pour une obligation concentrée sur les régions de hautes montagnes (Alpes et Pyrénées). 48% seulement fournissent la réponse attendue : les zones de massifs sont définies par les préfets.

Parmi les habitants des zones concernées, 1 conducteur sur 3 estime à tort que la réglementation ne s’applique pas dans son département. 58% des interrogés n’ont jamais vu le panneau de délimitation de zone.

Une nouvelle signalisation

La nouvelle signalisation

La nouvelle signalisation indique aux usagers de la route, les entrées et les sorties de zones montagneuses où l'obligation d'équipements hivernaux s’applique. Un panonceau précise la période hivernale, afin de rappeler aux usagers que ces obligations ne s’appliquent que du 1er novembre au 31 mars. La signalisation est nécessaire pour que la mesure soit opposable.

Fréquentation des routes de montagne et choix des équipements

Au niveau national, 1 conducteur sur 3 se rend en montagne pour le week-end ou les vacances durant l’hiver, 8% y vivent et 58% ne s’y déplacent jamais. 20% des Franciliens y passent une ou plusieurs semaines pour les vacances avec leur voiture.

Sans surprise, 93% des conducteurs roulant fréquemment sur des routes de montagne sont convaincus de l’intérêt d’être bien équipés.

Pour choisir le bon type de pneumatique, 50% des personnes en charge de l’entretien de leur véhicule préfèrent s’informer seuls, contre 45% qui déléguent leur choix ou suivent les conseils d’un professionnel.
C’est à ces derniers que les automobilistes accordent le plus de crédit, 56% leur font confiance pour leur donner une information fiable sur les pneumatiques. La cote de confiance accordée aux sites des manufacturiers et des distributeurs s’établit à 26%, celles des institutionnels (Sécurité routière, syndicats professionnels) à 24%, la presse automobile à 17%. Seuls 4,6% des interrogés font confiance aux médias traditionnels (TV, radio) et 3,1% aux Youtubers.

Le pneu, cet inconnu …

7 conducteurs 10 reconnaissent humblement ne pas y connaître grand-chose en matière de pneumatique. Ils ne sont que 13% à s’y intéresser vraiment et à s’estimer très informés. En poussant le questionnement, les résultats en attestent :

61% des automobilistes interrogés sont convaincus de rouler avec des pneus 4 saisons alors que ce type de pneu ne représente que 30% des ventes

58% des interrogés ne connaissent pas les symboles (3PMSF ou M+S) gravés sur le flanc des pneumatiques bien qu’ils indiquent que le pneu est conforme à la législation et permet de rouler dans les zones de montagne.
Lorsqu’ils s’équipent au regard des nouvelles obligations, les automobilistes choisissent pour 56% d’entre eux des pneus 4 saisons, 34% optent pour des pneus hiver, 19% pour des chaînes et 9% pour des chaussettes (chaînes textiles).

Peur du gendarme, prix des équipements : mythes et réalité

Rappelons que jusqu’à présent, les automobilistes avaient peu de chance d’être verbalisés, aucun texte ne prévoyant de sanction à appliquer.
Seuls 14% des interrogés ayant décidé ou prévu de s’équiper l’ont fait ou le feront par crainte d’être verbalisés. 61% déclarent le faire ou l’avoir fait avant tout pour rouler en toute sécurité et 25% après avoir découvert l’existence et l’utilité des pneus 4 saisons ou hiver grâce à la loi Montagne.

Parmi les réfractaires au changement de pneu, seuls 3,7% se justifient en citant l’absence de sanction en cas de contrôle et 10% par un manque de moyens.

77% de ceux qui n’estiment pas utile de changer pointent une banale absence de besoin : pas de déplacement dans les zones concernées.

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